La façon dont nous regardons le monde, dont nous nous regardons nous-mêmes, cette façon-là est avant tout fonction des concepts qui nous permettent de définir les objets. Qu’est-ce que nous sommes ? De quoi, de qui sommes-nous constitués ? Qu’est-ce qui se joue en nous au cœur de notre psyché ?

Je propose de poser les bases pour comprendre certains de ces concepts qui nous aident à penser. Et relier ceux ci au grand courant que nous vivons actuellement et qui parle de quête de sens, de principe d’unité de l’homme, corps/âme/esprit, et d’unité du vivant.

LES CONCEPTS D’ARCHÉTYPE ET D’INCONSCIENT COLLECTIF.

Une notion clé de la pensée de Jung est celle de l’archétype et de l’inconscient collectif. Ces découvertes sont précieuses pour analyser les mutations et les métamorphoses que nous vivons individuellement et collectivement.

Carl Gustav Jung était médecin psychiatre. Il est le père de la « psychologie des profondeurs ». Il explora la spiritualité et ce qui pouvait constituer un déterminateur commun à l’humanité. C’est de cette recherche que sont nés les concepts d’archétype et d’inconscient collectif. Il a puisé aux sources des mythes et des religions, notamment orientales, de l’alchimie, du yoga et de la symbolique zodiacale.

Il a développé la notion de synchronicité, ce phénomène qui fait appel aux lois des correspondances et de l’analogie qui m’inspire et me guide dans les voies que j’emprunte pour le coaching et l’accompagnement.

Dans son étude intitulée «Des archétypes de l’inconscient collectif » Jung distingue entre « une couche pour ainsi dire superficielle de l’inconscient », qu’il appelle « inconscient personnel », et une « couche plus profonde qui ne provient pas d’expériences ou d’acquisitions personnelles, mais qui est innée ».

« Cet inconscient … a des contenus et des modes de comportement qui sont universels. Cet inconscient collectif est « un fondement psychique universel de nature supra-personnelle présent en chacun ».

Jung explique avoir choisi le terme « collectif » pour souligner le caractère universel de cette couche profonde de l’inconscient.

Alors que les contenus de l’inconscient personnel sont « les complexes à tonalité affective, qui constituent l’intimité personnelle de la vie psychique »…, « les contenus de l’inconscient collectif sont les archétypes ».

Ces archétypes sont les contenus inconscients collectifs, originels. Des images universelles présentes depuis toujours » (le grec « arkhaios » signifie « ancien »).

L’archétype en soi est un modèle hypothétique, non manifeste, comme le « pattern of behaviour » des biologistes .

J’utiliserais une image, l’archétype serait une matrice, un moule à « visions du monde ».

Ces archétypes sont les contenus inconscients collectifs, originels. Des images universelles présentes depuis toujours » (le grec « arkhaios » signifie « ancien »).

L’archétype en soi est un modèle hypothétique, non manifeste, comme le « pattern of behaviour » des biologistes .

J’utiliserais une image, l’archétype serait une matrice, un moule à « visions du monde ».

Dans « Dialectique du moi et de l’inconscient » Jung parle des archétypes comme d’images virtuelles « La forme et la nature du monde dans lequel l’être naît et grandit sont innées et préfigurées en lui sous forme d’images virtuelles ».

Elles “sont comme le sédiment de toutes les expériences vécues par la lignée ancestrale; elles en sont le résidu structurel, non les expériences elles-mêmes ». « Tant que ces images … ne sont pas meublées de contenus déterminés par le vécu, il faut les penser comme des cadres vides ; à cause de cela elles demeurent invisibles et inconscientes. Elles n’acquièrent teneur et par conséquent influence sur le sujet qu’en tombant en concordance avec une donnée vécue »

L’image archétypique « n’est pas seulement image en soi, mais en même temps aussi dynamisme » . Elle a un caractère numineux, c’est-à-dire un pouvoir de fascination, une « puissance de présence ». Cette image archétypique a le « pouvoir de saisir et d’émouvoir l’individu ». On pourrait définir l’archétype comme un sens inhérent à l’instinct.

D’un point de vue corporel, lorsque le médecin tape sur notre rotule, notre genou se tend. Il en serait de même au cœur de notre psyché avec les archétypes. Ils agiraient comme des réflexes.

Le surgissement d’un archétype génère une tension émotionnelle, un ressenti, une prise de conscience.

Tel archétype, génère telle réaction en nous, et se manifeste, soit comme instinct, soit comme esprit (ce qu’il faut entendre non comme intellect, mais comme facteur spirituel). Jung parle de l’archétype du père, de l’archétype de la mère, des archétypes de l’anima (empreinte et image du féminin chez l’homme) et de l’animus (empreinte et image du masculin chez la femme), ainsi que de l’archétype du Soi qui régit le processus d’individuation.

Il parle aussi de l’archétype de l’enfant divin, de la naissance, du couple divin, du vieux sage, de l’unité, de l’arbre, de la croix …

Par exemple la croix et le cercle sont deux images de l’unité (même si elles la présentent de façon différente). Et l’unité à son tour se rapporte à l’archétype du Soi en tant qu’il est une union des contraires. Les archétypes sont producteurs de symboles ils organisent la psyché et constituent les racines de la conscience.

J’évoquais la pensée de Jung comme étant une « lucarne pour éclairer notre chambre obscure », j’évoquerai dans d’autres articles, l’archétype du Soi, le symbole, l’individuation, l’ombre, l’archétype de l’anima et de l’animus et la synchronicité.

Bibliographie
Les Types psychologiques, Librairie de l’Université, Georg, 1968, Dialectique du moi et de l’inconscient, Gallimard, 1964; Psychologie et alchimie, Buchet-Chastel, 1970; Les Racines de la conscience, Buchet-Chastel, 1971