
Dans un monde en pleine mutation, trouver du sens à sa propre vie, tracer un chemin qui nous corresponde, est de plus en plus complexe. Entre les miroirs aux alouettes, les chemins imposés par une culture ou une contre culture, les attentes sociales et les histoires familiales, un sentiment d’incohérence, de désalignement, un « je ne sais quoi de ce n’est pas ma place” fait parfois surface et reste de façon entêtante au fond de notre conscience.
Mon intention est de regrouper ces clés de compréhension sur mon blog La lanterne, pour aiguiller celles et ceux qui cherchent à pénétrer les langages de l’inconscient pour mieux se retrouver et (re)nouer avec leur vie intérieure.
Après avoir lu une bonne vingtaine d’ouvrages de Jung en personne et des témoins de son aventure intérieure qui apportaient des éclairages « éclairants » sur sa pensée complexe. J’ai rebouclé l’approche que j’en avais grâce à l’apport très pédagogique de Frédéric Lenoir qui dans une synthèse brillante connecte les différents champs et expériences de pensées de Jung pour nous le rendre accessible et lui donner toute la place qui lui revient.
LES LANGAGES DE L’INCONSCIENT
LES ARCHETYPES ET LES SYMBOLES.
« Essayer de comprendre le FAUST de Goethe avec une pensée analytique reviendrait à essayer de comprendre une cathédrale gothique du point de vue de la minéralogie… »
J’introduis par cette drôle de phrase parce que les mots restent pauvres pour expliquer ces notions.
Les images et surtout l’expérience vécue sont de meilleurs véhicules pour approcher ce qu’ils signifient. Ces éléments du langage de l’inconscient (archétypes, symboles, mythes) adviennent à la fois de la culture et de la nature.
LES ARCHETYPES
Ce sont des modèles généraux qui représentent, qui donnent une forme à quelque chose de flou, mais persistant, qui n’a pas de forme précise…
Marie Louise Von Franz qui a travaillé auprès de Jung pendant 30 ans donne une définition des archétypes qui est plus compréhensible pour moi, que celle de C G Jung, sans pour autant rogner la complexité du propos. Elle dit qu’ils sont « des dispositions héréditaires (comme des réflexes) irreprésentables, ou des virtualités structurelles qui se manifestent dans l’expérience de la vie. »
Tout comme nous avons des réflexes physiologiques (tendre la jambe lorsque l’on tape sur la rotule), nous avons des réflexes de la psyché. Ce sont des modèles instinctifs.
Ils donnent une forme, ce sont « des thèmes bien définis qui reparaissent partout et toujours ». Presque des « fonctionnements automatiques de notre psyché ». Ces thèmes se retrouvent dans les mythes, les religions, les légendes et aussi dans les rêves et les récits délirants. Ce sont des formes, qui sont communes à toute l’humanité. Ils ne sont pas le résultat d’une pensée ni d’un fonctionnement mental.
Quand un symbole est universel il devient un archétype.
Par exemple ; les représentations archétypiques de la mère, du héros, du vieux sage, du cercle, de la croix….
Il y a les archétypes, représentations inconscientes universelles, qui donnent formes à des représentations archétypiques. Par exemple, Dieu est un archétype, qui s’exprime par des représentations archétypiques colorées par les différentes cultures, la sainte trinité chez les chrétiens, Allah chez les musulmans, Yahvé chez les juifs, Brahma chez les hindouistes, le logos chez les stoïciens … Les archétypes n’ont pas de contenu déterminé. Ils sont comme un moule, ils sont vides. Et ce sont ces vides universels qui mouleraient des contenus à haute valeur symbolique. Pour Jung « un archétype devient actif et se fait choisir quand un certain manque dans la sphère consciente demande une compensation dans l’inconscient ».
LES SYMBOLES
Du grec « symbolon » assembler, mettre ensemble, réunir … Nous recevons le symbole comme des visions mystérieuses qui s’imposent à nous, Jung insiste sur la double réalité du symbole. En apparence il est une représentation que nous connaissons consciemment. Nous avons le mot pour l’exprimer. Mais en réalité, cette représentation connue véhicule un autre sens caché, une représentation consciente dont nous n’avons pas le mot, ni le concept Et qui n’a dés lors d’autre moyen de se manifester à nous que de se relier au signifiant le plus proche que nous avons en nous.
Le symbole peut, si tant est qu’il est possible de le définir, être un buissonnement de sens… C’est une image vivante avec laquelle il est apprenant d’entreprendre un dialogue.
Ce peut être un mot, une image, un être vivant, un son … Il contient toujours une charge émotionnelle forte. Il parle à l’inconscient. On ne peut le définir ni le comprendre pleinement. C’est une représentation qui fait sens. Pour Jung le symbole est « l’expérience sensible d’une expérience intérieure intensément vécue ».
Or, chacun d’entre nous ne sait que ce qu’il sait … C’est une Lapalissade et une invitation à chercher, à glaner de nouvelles connaissances qui vont nous aider à faire monter à la conscience, ce qui nous constitue et nous meut, et qui est enfoui dans notre psyché. Carl Gustav Jung, extrait n°1…
D’où la puissance du travail de recherche en intériorité que je propose à ceux qui veulent aller au delà de leurs apparences, pour mieux s’accorder à ce qui fait sens pour eux.
Cette quête de sens nous muscle la conscience et le cœur … nous nous retrouvons mieux équipés pour remonter à partir de ce signifiant vers la représentation inconnue qu’il véhicule inconsciemment.
Nous faisons tous cette expérience du « bon sang mais ça bien sûr ! » après avoir vu une image, ou entendu un mot qui fait « Tilt ».
Et c’est ce « Tilt » qui constitue une « prise de conscience » au sens propre. La conscience est prise par quelque chose de nouveau, un symbole. Et celui ci est comme un pont entre inconscient et conscient. Il nous ouvre un nouveau plan de conscience, une autre profondeur qui va au delà de l’évidence rationnelle.
Les symboles universels composent L’INCONSCIENT COLLECTIF. L’inconscient collectif parle à la conscience par le biais de ses symboles.
En établissant des ponts entre conscient et inconscient les symboles sont des médiateurs qui nous guident vers une meilleure connaissance de nous. Ce sont les morceaux d’une unité brisée entre le MOI et le SOI, ils sont des « reflexes » naturels de la psyché pour réconcilier et unir les oppositions qui nous agitent.